Sunday, February 22, 2009

Le travail des enfants en Algérie en dessous de l’âge légal augmente d’une manière flagrante selon les experts.

De nombreux enfants sont obligés de quitter l’école pour rejoindre, précocement, le monde du travail en Algérie. Ils offrent leurs bras dans la rue pour se prendre en charge, mais surtout pour soutenir leurs familles. Riyad a quitté l’école à l’âge de neuf ans car il ne trouvait plus d’argent pour assurer ses études à cause de la misère dans laquelle vivait sa famille. Il a aujourd’hui treize ans. Il sait très bien qu’il devait être à l’école avec ses camarades de classe qu’il a quittés sans pouvoir les oublier. Rencontré aux alentours d’un quartier à Boudouaou, Riyad a eu du mal à nous raconter ses déboires, du premier coup, mais, ayant repris confiance, il a décidé de parler à cœur ouvert. « Je sais bien que je devais être à l’école, mais c’est la situation misérable dans laquelle vivent mes parents qui m’a obligé à travailler et à sortir le matin pour ne revenir qu’à la tombée de la nuit à notre baraque de fortune », nous révèle Riyad d’une voix attristée. Vendant des cigarettes, des friandises et du pain traditionnel « la galette » préparé par sa mère, Riyad veut à tout prix gagner un peu plus d’argent. « Mon but est de récolter une bonne somme d’argent, pour donner la moitié à mon père et l’autre je la garde pour moi, afin que je puisse acheter quelques vêtements », dira Riyad qui passe de longues heures à marcher jusqu’à qu’il sent un épuisement accablant.
Comme tous les enfants, la période d’été est la saison tant attendue pour Riyad. Il ne s’agit pas d’une période de détente et de vacances, il est question plutôt de doubler ses gains en vendant des « mhadjeb » et des « beignets » préparés à la maison. Visiblement, Riyad dégage une certaine rancœur, cachée au plus profond de lui, envers la société et envers ses parents. « J’ai grandi avant terme ; je me suis privé d’école au moment ou les autres enfants de mon âge étaient en pleine scolarité », fulmine-t-il. Cet enfant n’est qu’un exemple parmi des milliers de gamins qu’on rencontre sur les trottoirs, dans les gares-routières, sur les bas côtés des autoroutes. Leur commerce se limite à quelques produits comme la galette qu’on refile au niveau des voies à grande circulation. La clientèle ne se bouscule pas devant les corps frêles de ces enfants, qui, à longueur de journées glacées de ce mois de février attendent qu’un automobiliste daigne s’arrêter. Le cas de Samir, treize ans, est un peu différent de celui de Riyad. Lui, qui est en classe de deuxième année moyenne, n’a pas pu échapper au phénomène. « Chaque jour et après les heures des cours, je me mets à vendre de la galette préparée par ma mère. Je suis obligé de me prendre en charge et de soutenir ma famille », raconte Samir. Et d’ajouter : « Une fois l’année scolaire terminée, je commence à travailler pour épargner de l’argent, et ce pour financer la rentrée de l’année suivante et économiser pour quoi acheter quelques habits et des articles scolaires. »
Pour les observateurs, la plus part de ces enfants sont issus de familles vivant dans la misère en Algérie. « Ces familles font partie d’une classe sociale défavorisée qui souffrent d’une pauvreté accablante », estime Lynda.B, sociologue. Et d’enchainer : « Ces pauvres enfants se trouvent devant l’obligation de quitter leurs écoles dès le jeune âge pour affronter un monde totalement différent et plein de dangers. Ainsi, ils subissent inexorablement la pression d’un univers nouveau dans lequel ils ont plongé sans d’être préparés pour cela. Ils sont contraints d’affronter les adultes, les concurrents, les délinquants etc. », explique cette universitaire qui a fait partie d’un groupe de recherches sur l’enfance.
Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com D’après le Jeune Indépendant

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