Monday, June 02, 2008

Maroc: Un cheikh sahraoui et trois de ses enfants décident de ne pas retourner dans les camps du Polisario

Un cheikh sahraoui de la tribu des Izerguiines et trois de ses enfants, parmi les bénéficiaires du 17ème échange de visites familiales, au titre de l'année 2008, de et vers la province de Laâyoune, ont décidé de s'établir définitivement dans leur mère-patrie, le Maroc, et de ne pas retourner dans les camps du Polisario à Tindouf, mettant ainsi un terme à plusieurs années de souffrances dans ces camps situés dans le sud de l'Algérie.
Dans une déclaration à la presse, M. Souni Ould al-Hafd, 88 ans, a exprimé sa grande joie de se retrouver parmi les siens dans sa mère-patrie, le Maroc, "où il a été enlevé par le +Polisario+ en 1976 et éloigné de force".
"Je suis revenu dans mon pays le Maroc auquel nous appartenons de père en fils", a-t-il souligné, notant que sa décision de rester dans sa mère-patrie, lui, ses deux filles Hayat (12 ans) et Nguiya (20 ans) et son fils Moulay (19 ans), émane de "notre attachement à l'unité de notre pays le Maroc, dont nous soutiendrons les initiatives pour unir les familles".
"Durant toutes ces longues années, au cours desquelles j'étais contraint de rester éloigné de mon pays après mon enlèvement (par le Polisario) en 1976, je guettais l'occasion de fuir les camps et de retourner au Maroc jusqu'à ce que l'occasion s'est offerte dans le cadre des échanges de visite familiales et j'ai pu ainsi rentrer au Maroc", a-t-il poursuivi.
Cheikh Souni, qui était éleveur et commerçant de dromadaires dans la région de Guelmim, venait juste d'acheter quelque 30 dromadaires au moment de son enlèvement par le "polisario" au lieu dit "Galb Laâtiriss".
Evoquant la situation des populations des camps de Tindouf, M. Souni a précisé que ces habitants vivent une situation dramatique, formant l'espoir de voire leur calvaire prendre fin. "Cette population vit sur une terre algérienne, une terre désertique, dans le dénuement total, et n'attend que la solution", a-t-il ajouté.
Les habitants sahraouis dans ces camps ne peuvent plus supporter cette situation, a souligné Cheikh Souni, faisant état d'un malaise général au sein des populations de ces camps qui, a-t-il noté, "sont conscientes, plus que jamais, que leur avenir est dans l'unité parmi les leurs".
De leur côté, Moulay, Nguiya et Hayat Souni, ont exprimé leur immense joie de retrouver les leurs et vivre avec eux dans leur mère-patrie. Moulay s'est dit extrêmement soulagé, lui qui a été enrôlé de force par la direction du Polisario alors qui n'avait que 16 ans. Il a expliqué qu'il a été conduit de force dans les camps d'enrôlement militaire à Tindouf pour s'entraîner au maniement des armes.
M. Ahmed Ould Mahmoud ould al-Hafd a souligné que la décision de son oncle Cheikh Souni de s'établir définitivement dans sa mère-patrie, traduit le soutien ferme de tous les sahraouis à l'initiative d'autonomie et revêt une signification particulière au regard de la place qu'occupe ce cheikh dans la tribu.
Il a souligné que l'ensemble des membres la tribu Izerguiine accueillent avec fierté et joie le retour de ce cheikh et de ses trois enfants, formant le voeu de voir un retour massif des citoyens sahraouis vivant dans les camps de Tindouf à leur mère-patrie.
De son côté, cheikh Mohamed Nafaa Ahal Belkacem, cheikh de la tribu d'Izerguiine, a souligné que la décision prise par Cheikh Souni est très importante, rappelant les cas d'autres citoyens sahraouis, en provenance des camps de Tindouf, qui avaient décidé de s'établir définitivement dans les provinces du sud après avoir bénéficié du programme d'échange de visites familiales.
Il s'est félicité de cette initiative qui intervient en réponse à l'appel royal "la patrie est clémente et miséricordieuse" et traduit le soutien des sahraouis à l'initiative d'autonomie, en tant que choix démocratique à même de résoudre définitivement le conflit artificiel du Sahara et de permettre aux sahraouis de gérer, eux-mêmes, leurs propres affaires.
Il a souhaité que tous les sahraouis dans les camps de Tindouf suivent l'exemple de cheikh Souni, qui a sacrifié son commerce et préféré vivre en toute dignité dans son pays uni.
Deux autres fils de cheikh Souni, Mohamed (52 ans) et Mohamed Salam (43ans) ont exprimé leur joie de retrouver les membres de leur famille, après une séparation de près de 32 ans, exprimant l'espoir de voir leurs frères dans les camps de Tindouf regagner leur pays.
MAP 02/06/2008.

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