Monday, November 26, 2007

Rébellion Touareg, développement du nord du mali et sécurisation des frontières


Le président Abdelaziz Bouteflika a exprimé, hier, à Alger, le soutien de l'Algérie au Mali dans ses efforts pour la paix avec la rébellion touareg dans la région de Kidal où un chef dissident, Ibrahim Ag Bahanga, détient des otages. “Je tiens à vous assurer du soutien total de l'Algérie, de sa solidarité (...)”, a déclaré M. Bouteflika à son homologue malien, Amadou Toumani Touré, qui vient d'achever une visite officielle de 48 heures à Alger. M. Bouteflika a appelé à une application “scrupuleuse et intégrale de l'accord pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal”, signé le 4 juillet 2006 à Alger entre le gouvernement malien et la rébellion touareg. Selon cet accord, les Touareg ne doivent plus réclamer l'autonomie de leur région tandis que Bamako doit accélérer le développement du Nord désertique (Kidal, Tombouctou et Gao) abritant l'essentiel de la communauté touareg. Conclu grâce à une médiation algérienne, cet accord a mis fin à une crise survenue après les attaques, le 23 mai, de trois camps militaires dans le nord et l'est du pays par d'ex-rebelles touareg déserteurs de l'armée, qui avaient fait six morts. Le chef de l'État a également estimé que la persistance des troubles dans la région de Kidal constituait un “danger et des menaces” pour “la paix, la sécurité et la stabilité dans le nord du Mali”. Début novembre, le chef des ex-rebelles touareg maliens Iyad Ag Ghaly et Ibrahim Ag Bahanga s'étaient rencontrés en Algérie pour relancer le processus de paix en panne. Cette relance du processus de paix, passe par la libération d'une vingtaine d'otages toujours détenus par Ag Bahanga et “l'accélération” de l'application des accords de paix d'Alger de juillet 2006, selon l'entourage d'Iyad Ag Ghaly. Fin août, Ag Bahanga, un Targui, chef malien en rupture de ban, a déclenché plusieurs opérations contre l'armée dans la même région, kidnappant une cinquantaine de personnes dont une vingtaine sont toujours détenues. Ag Bahanga n'a pas formulé de revendications, mais il avait été accusé par le gouvernement de vouloir prendre le contrôle du poste-frontière de Tinzaouatène pour se livrer au trafic de drogue. Cette localité difficile d'accès est située dans une zone désertique et montagneuse de l'Adrar des Iforas, proche de l'Algérie. Depuis le 18 septembre, une trêve est respectée sur le terrain, mais le déploiement de l'armée suscite des doutes sur la durée de la cessation des hostilités, la deuxième depuis le début de la crise. Lors de la visite du chef d'État malien, Alger et Bamako ont signé le procès-verbal de la 10e session du comité frontalier bilatéral qui s'est tenue les 19 et 20 novembre à Alger. Selon les recommandations du Comité frontalier, l'Algérie et le Mali veulent assurer une meilleure circulation des personnes et des biens et renforcer la coopération entre leurs services de sécurité aux frontières dans la lutte contre le terrorisme, le banditisme et l'émigration illégale.
R. B. La liberté 26/11/2007.

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