Tuesday, December 12, 2006

Constitués d’étrangers durant les années 1980 Les réseaux de trafic de drogue se sont algérianisés depuis les années 1990

Après qu’ils eurent été composés d’étrangers durant les années 1980, notamment des Holondais, des Français… les réseaux de trafic de drogue se sont algérianisés durant les années 1990. Ainsi, les étrangers ont laissé leur place aux Algériens, bien que les barons qui les chapeautent se composent de nationaux et d’étrangers.
Le phénomène a pris un dangereux tournant, avec la saisie de 12 tonnes de cannabis traité en 1992. «La majorité écrasante des quantités saisies proviennent du Maroc pour être acheminées vers, notamment, les ports d’Oran et d’Alger à destination de l’Europe, zone de consommation à grande échelle», a déclaré hier Abdel Malek Sayeh, directeur général de l’Observatoire national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, lors du forum de la Chaîne I de la radio nationale.
A la voie maritime s’ajoute la voie terrestre, où la marchandise est livrée aux voisins de l’Est, via les wilayas d’Ouargla et d’El-Oued. Les frontières terrestres nationales qui s’étendent sur plus de 6 000 km, plus de 1 200 km de côtes et plus de 2,3 millions km2 de superficie rendent la lutte contre ce phénomène difficile, notamment avec les moyens énormes dont jouissent les réseaux de trafic de drogue.
Pour lutter contre ce fléau, le renforcement des capacités de lutte en moyens humains et matériels s’impose, notamment aux frontières Ouest. Aussi, la lutte doit être coordonnée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Au niveau régional, un projet maghrébin de coopération en la matière est en cours.
En outre, l’Europe a montré sa disponibilité à aider l’Algérie par tous les moyens, car il y va de son intérêt, vu que l’Algérie constitue une porte sur le vieux continent. En l’absence de diagnostic de la consommation, l’Algérie reste un pays de transit «L’Algérie reste un pays de transit, comparativement aux pays où la consommation est large, bien qu’une partie des quantités qui y passe soit destinée à la consommation locale», selon M. Sayeh.
En l’absence de chiffres sur la consommation, seuls ceux relatifs aux quantités saisies par les services de sécurité, ainsi que les personnes arrêtées, donnent une petite idée sur le phénomène. Pour faire un diagnostic de la situation, l’observatoire a engagé les services du Centre national d’études et d’analyses pour la planification (Ceneap) à cet effet, qui rendra ses conclusions au plus tard dans une année.
«Le phénomène allait s’étendre, et nous essayerons d’en réduire la demande». Cette dernière est due à plusieurs causes, selon l’invité de la radio, à savoir les séquelles psychologiques engendrées par le terrorisme, la stagnation relative de l’économie qui engendre le chômage… Alors que la consommation était timide durant les années 1970, où seules les universités étaient relativement touchées, les établissements scolaires, tous paliers confondus, sont actuellement touchés, un indice qui nous met en garde sur l’évolution du phénomène.
L’implication de tous est nécessaire pour lutter contre le phénomène «Pour lutter contre ce phénomène, tout le monde doit s’impliquer, entre autres la société civile», a déclaré l’ancien magistrat. «Nous sommes prêts à travailler avec les associations qui activent dans ce domaine et les doter en moyens nécessaires», a-t-il ajouté.
(le jeune indépendant)

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